Actualités de Photonics France
DERNIERES NEWS DE PHOTONICS FRANCE & DE LA FILIEREChaque année, chercheurs, étudiants et industriels se retrouvent lors du Prix Jean Jerphagnon qui récompense l'innovation dans le domaine de l’optique-photonique. Le Prix Jean Jerphagnon, organisé par l’IMT et l’Académie des technologies avec le soutien de la Fondation Mines-Télécom, veut honorer la mémoire et prolonger l’œuvre de Jean Jerphagnon, ingénieur des télécoms, inventeur et chercheur, décédé en 2005 et qui mena une carrière remarquable, de la recherche de base à l'innovation, dans le domaine de l’optique et de la photonique. Ce prix, doté de 12 000 € par an, a donc pour objectif de promouvoir l’innovation technologique et la diffusion de l’optique et de la photonique dans tout domaine d’application, en récompensant un chercheur qui a su mener des recherches de pointe, mais aussi a su les transférer.
Cette année, le préisdent du Jury, Alain Aspect, Professeur à l’Institut d’Optique et membre de l'Académie des Technologies, a remis lors de la cérémonie du 7 juillet deux prix ex aequo ; Emmanuel Hugot et Yoann Zaouter.
Voici leurs recherches :
Emmanuel Hugot – Recherche sur les capteurs courbes
Les travaux de cet astrophysicien, chargé de recherche CNRS au laboratoire d’astrophysique de Marseille, portent sur la fabrication d’optiques free-forms (usinage numérique des optiques), d’optiques actives, de capteurs courbes/free-forms, ainsi que l’exploitation des méthodes d’impression 3D. A travers sa start-up CURVE dont il est le directeur scientifique, il a développé le premier procédé industriel de production de capteurs courbes et free-form. Courber les capteurs permet de fabriquer des systèmes plus légers et compacts en limitant jusqu’à 50 %, l’ajout d’optiques (lentilles) de correction. Ces capteurs sont plus performants : le champ de vision peut être augmenté, la qualité d’image et son homogénéité sont améliorées ; le vignettage (assombrissement de la périphérie d’une image) peut être supprimé par conception, et le chromatisme réduit. Les applications sont multiples, l’imagerie étant omniprésente dans de nombreux dispositifs de recherche ou plus grand public : imagerie scientifique, biomédicale, embarquée (drones ou spatiale pour l’observation de la terre et le monitoring environnemental), la photographie sur smartphone, les véhicules autonomes, ... Suite au transfert de savoir-faire via CNRS-Innovation, Emmanuel Hugo a su industrialiser la fabrication de capteurs courbes et ainsi renforcer la position française dans l’industrie de l’optique face à l’Allemagne ou les Etats-Unis. La start-up CURVE est soutenue par le programme européen H2020.
Yoann Zaouter – Laser à impulsions ultracourtes
Au cours de ces vingt-cinq dernières années, l’augmentation constante des applications scientifiques et industrielles a motivé la recherche de sources laser à impulsions ultrabrèves, plus performantes et plus fiables. La durée des impulsions lumineuses des lasers Yb basés sur la technologie Ytterbium (Yb) est limitée. Aujourd’hui, un nombre croissant d’applications nécessitent des durées d’impulsions plus rapides tout en conservant les avantages des sources Yb. En 2008, Yoann Zaouter rejoint l'unité de R&D d'Amplitude Laser où il développe la première génération d’architectures de lasers à fibre ultrarapides pour des applications industrielles et scientifiques. Ces derniers sont largement employés dans les industries des semiconducteurs, de l'électronique grand public, des écrans et du secteur médical. Depuis 2009, il dirige un laboratoire commun de R&D partagé entre l’entreprise et Laboratoire Charles Fabry de l’Institut d'Optique. Ses recherches actuelles qui lui valent l’attribution du prix Jean Jerphagnon 2020, portent sur l'optique ultrarapide et non linéaire. En effet, il s’intéresse à la réduction de la durée des impulsions en sortie de lasers femtoseconde industriels appliquée à la génération d’EUV (rayonnement ultraviolet extrême). Il valorise cette nouvelle génération de sources laser ultracourtes industrielles, comprimées temporellement et les applique à la génération de rayonnement EUV via le processus de génération d’harmoniques d’ordres élevés (HHG). Cette nouvelle génération vient se substituer aux chaines amplificatrices Ti-Saphir précédemment utilisées mais qui ne permettent plus d’offrir les paramètres nécessaires (puissance moyenne, fréquence de répétition, qualité de faisceau). Les utilisations sont prometteuses à la fois sur les plans scientifique et industriel, pour lesquelles ces sources lasers raccourcies temporellement permettent un bond technologique. A court terme, ses efforts se concentrent sur deux applications : la spectroscopie de photoémission résolue en angle et en temps (tr-ARPES) pour le marché scientifique et l’inspection de masque pour la photolithographie de semiconducteurs pour le marché industriel. Yann Zaouter, a obtenu en 2005 un doctorat en Laser, Matière et Nanoscience de l'Université de Bordeaux.
Les candidatures sont d'ores et déjà ouvertes pour le prix Jean Jerphagnon 2021, jusqu'au 21 octobre 2021.